Le Faisan Commun
FAISAN COMMUN
(Phasianus colchicus)
Le faisan commun est un galliforme comme les cailles et les perdrix. Originaire d'Asie, il a été introduit en Europe dès l'Antiquité.
Le mâle adulte, avec son plumage coloré rouille et ocre aux reflets brillants, se différencie aisément du faisan vénéré, or et noir. Il mesure 75 à 90 cm de long, pour un poids moyen de 1 400 g. La femelle, de taille plus réduite (1 100 g), présente un plumage terne d'aspect brun à beige plus ou moins foncé qui lui permet un parfait camouflage.
Le coq est habituellement polygame. La poule pond dans un nid à même le sol 9 à 12 œufs, parfois plus, qui éclosent généralement entre le début de mai et la fin de juin. Fin août, une compagnie se compose de 4 à 7 jeunes accompagnés de leur mère. Plus tard les oiseaux tendent à se rassembler en groupes plis importants.
Le faisan commun affectionne des paysages variés où des boqueteaux et des haies touffues sont imbriqués dans les cultures. Il utilise également les lisières de forêts et fréquente alternativement les différents éléments du milieu. La préférence est nettement marquée pour les jeunes peuplements forestiers et les couverts bas bénéficiant d'un bon ensoleillement. On le rencontre aussi dans les endroits marécageux et plus localement dans le bocage, les landes, les maquis et la garrigue. Plutôt sédentaire, il peut néanmoins effectuer quotidiennement des déplacements de un kilomètre ou plus, pour satisfaire l'ensemble de ses besoins. Sa nourriture est à la fois animale (insectes, larves) et végétale (feuilles, bourgeons, pousses de graminées, graines de plantes cultivées). Le poussin consomme presque exclusivement des insectes jusqu'à l'âge de deux à trois semaines.
En France, le faisan est représenté à faible ou moyenne altitude, dans la plupart des départements. Les populations naturelles les plus importantes se situent en Région Parisienne, Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Centre et Alsace. Au printemps, selon les milieux rencontrés, les densités varient de 5 à 40 oiseaux pour 100 ha et parfois plus localement. Ces effectifs peuvent doubler, voire tripler entre avril et août. Cependant la facilité de l'élevage du faisan commun incite nombre de chasseurs à pratiquer des lâchés en période de chasse, ce qui contribue à altérer son image d'oiseau sauvage et risque de modifier les processus d'évolution des populations.
Le faisan a d'importantes facultés d'adaptation comme le démontre la grande diversité des milieux qu'il occupe. Si de nombreux terrains conviennent déjà à l'espèce, des aménagements sont parfois nécessaires à son maintien à un niveau satisfaisant : exploitation régulière des taillis, mélange des peuplements forestiers, création de parcelles cultivées, agrainage. La reconstitution de populations est alors envisageable à partir de repeuplements massifs accompagnés d'une gestion cynégétique rigoureuse. L'avenir de ce magnifique oiseau dépend en grande partie de la volonté des chasseurs de lui restituer son statut d'oiseau sauvage. C’est souvent le cas depuis quelques années et le nombre de populations naturelles est en constante augmentation.